Je vous parle d'un temps...

Le journal d'appel 

 

Dans le Code scolaire de 1890 il est écrit dans le Règlement concernant les instituteurs : « Il est du devoir de chaque instituteur… de tenir avec soin le journal d’appel et de s’enquérir des causes d’absence ou de retard ».

 

De tenir quoi ? Oui, oui. « Le Journal d’appel ». C’est ce grand cahier qui a précédé le recours à l’informatique que l’on connaît aujourd’hui dans les écoles. Tout y était noté : le nom et l’âge des enfants, leur niveau, le nom de leur père – on ne parle pas de la mère, vous l’avez compris – son lieu d’habitation et son occupation. Puis on retrouvait le registre des absences et des résultats dans les différentes matières. À la fin du document il y avait des pages détachables à l’usage de l’inspecteur : celui-ci était tenu de visiter ses écoles deux fois par année et de faire rapport en utilisant ce document officiel. Les consignes adressées au maître ou à la maîtresse lui indiquaient même comment noter une absence (un trait horizontal si l’enfant est absent l’avant-midi, un trait vertical s’il est absent en après-midi; ce qui donnait une belle petite croix s’il avait été absent pour la journée) !

 

Un journal d'appel :

 

En vertu de la réglementation sur la confidentialité des renseignements personnels, les journaux d’appel ne devaient pas se retrouver dans le domaine public et être accessible à tout un chacun. Sur la page titre du Journal d’appel, il était écrit : « Ce journal est la propriété de la Commission scolaire. Il doit être conservé dans l’école, même pour les autres années. Il sera mis à la disposition de tout visiteur officiel de la Commission scolaire, de la Paroisse et du Département de l’Instruction publique. »

                                                                   Les élèves de Madeleine Morin à l'école du rang 3, 

                                                                                           à Sainte-Élizabeth.

Le Journal d’appel est un document fort précieux pour bien comprendre comment se faisait l’école autrefois, particulièrement à la campagne : il permet de voir, en un coup d’œil, l’énormité de la tâche à accomplir. Pour le mois de septembre 1915, à l’école de l’Arrondissement # 5 de la Municipalité de Ham-Nord au Centre-du-Québec, le Journal d’appel nous dit que la présence moyenne des enfants est de 55 élèves, que l’âge des enfants varie de 5 ans à 13 ans et que la maîtresse enseigne de la 1ère à la 4e année !

 

C’est comme cela que ça se passait autrefois, dans les écoles, à la campagne.