Je vous parle d'un temps...

Le code scolaire

 

« 21. Tous les instituteurs et institutrices de la Province de Québec doivent être munis d’un brevet de capacité, à l’exception des ecclésiastiques et des religieux et religieuses qui ne sont pas tenus d’en avoir. »

 

« 29. Pour être admis à l’examen (qui accorde le brevet d’enseignement), les candidats doivent avoir dix-huit ans accomplis et être d’une conduite régulière; ils doivent se faire inscrire par le secrétaire du bureau (des examinateurs) et verser entre ses mains, comme droits d’examen, une somme de deux piastres pour le brevet d’école élémentaire ou de celui d’école modèle, et de trois piastres pour le brevet d’académie. »

 

Ces deux règlements sont, à leur face même et à nos yeux d’aujourd’hui, archaïques. Ils sont tirés du Code de l’instruction publique de la Province de Québec concernant les lois scolaires et un grand nombre de décisions judiciaires s’y rapportant et Les règlements du comité catholique du Conseil de l’instruction publique. 

                                                                                    Le code de l'instruction publique (1890)

La compilation est celle de Paul de Cazes, secrétaire du Département de l’instruction publique (D.I.P.) ; cette seconde édition date de 1890 et fut « enregistrée au bureau du ministre de l’agriculture, Ottawa, conformément à l’acte du Parlement du Canada en l’an mil huit cent quatre-vingt-huit… ». La première édition du code est parue en 1882 et ses dispositions concernaient à la fois le comité catholique et le comité protestant du D.I.P.

 

Que codifiait-on en 1890? Tout… ou presque. Dans le code de 1890 on parle autant des écoles de rang que des écoles normales et de l’École Polytechnique de Montréal, autant de l’aménagement des latrines dans les écoles de rang que des pensions des veuves, autant des bibliothèques des municipalités scolaires que des « devoirs des commissaires et des syndics relativement aux répartitions et cotisations scolaires », autant de la composition du Conseil de l’Instruction publique que de la durée de l’année scolaire, de l’emplacement des maisons d’écoles et du registre des visiteurs. C’était la « bible » des écoles. Le code scolaire de 1890 faisait 300 pages; celui de 1950, en fait 680 !

 

C’est ainsi que cela se passait autrefois, autant à la ville qu’à la campagne.

 

L'école de rang d'Inverness, Québec.