Je vous parle d'un temps...

Les manuels scolaires 

 

   Un manuel scolaire publié en 1939:

La semaine dernière un quidam a donné, à la Maison d’école du rang Cinq-Chicots à Saint-Christophe d’Arthabaska, une boîte de livres, disant : « Ce sont mes vieux livres d’école. C’est précieux. »

 

Oui, des vieux livres d’école, c’est précieux, mais ce n’est pas rare. Les manuels scolaires de notre enfance ont été imprimés à des milliers d’exemplaires, sinon des centaines de milliers. Mais il ne faut pas les jeter pour autant. Il faut que celles et ceux qui visitent les centres d’interprétation sur la vie dans les écoles de rang d’autrefois – trop peu nombreux, il est vrai – puissent les y retrouver… pour le plaisir de se souvenir…

 

Quand on nous donne des boîtes de livres, nous prenons tout, nous trions, comparons avec ce que nous avons déjà dans nos collections et acheminons les surplus ailleurs. Cet ailleurs, c’est d’autres écoles de rang, ou Bibliothèque et Archives nationales du Québec ou encore l’Université Laval dont la collection comprend des milliers de documents. Certains de nos dons se seraient retrouvés en Amérique du Sud et auraient permis à des chercheurs de comparer des approches pédagogiques.

                                                                                            300 ans de manuels scolaires au Québec:

L’exposition « 300 ans de manuels scolaires au Québec » présentée à la Grande Bibliothèque, à Montréal en 2006, signalait que le premier manuel à être imprimé au Québec l’avait été en 1765 (c’était un catéchisme)! Une publicité indiquait que « l’exposition permet au livre d’exprimer sa polyvalence ». Les manuels scolaires en usage au Québec au fil des ans se comptent par milliers; certains illustrateurs y ont consacré leur vie, certains auteurs, issus des communautés religieuses ou pas, se sont surpassés. Les maisons d’édition se sont concurrencés. Pour le bien des enfants.

 

Cependant, en 1959, au Québec, seulement 62 % des élèves bénéficient de la gratuité des manuels scolaires. Cette même année, à Victoriaville, la commission scolaire locale – interpellée par un comité de citoyens – tient un référendum afin de connaître l’opinion de la population; le code scolaire, à son article 222 disait que les commissions scolaires « peuvent » mettre gratuitement à la disposition des élèves « les livres de classe ou une partie de ceux-ci ». Certains, dont des commissaires, s’opposaient à la mesure car on craignait son effet sur le compte de taxes. Après une vigoureuse campagne d’attaques et de ripostes dans l’hebdo local, la mesure fut adoptée par une très faible marge (1 093 électeurs ont voté – sans doute, seulement les propriétaires –, 543 pour, 537 contre, 13 bulletins rejetés). Heureusement, la Révolution tranquille était aux portes…

 

C’est ainsi que se passait autrefois à la ville et à la campagne.

 

Un livre d'économie domestique publié en 1936:

 

La page 25 de Mon premier album d'histoire du Canada écrit par Guy Laviolette :