Historique
Construite en 1903 et fermée en 1959, la maison d'école est maintenant propriété de l'Association des amis du patrimoine (A.Q.A.P.). Témoignage de notre passé, la maison d'école a été remise sur pied par des gens soucieux du patrimoine culturel local.
Semblable aux milliers d'école que compte alors le Québec rural, elle a fermé ses portes en 1960 juste au moment de la grande réforme scolaire. Voici quelques éléments historiques qui nous illustrent bien le vécu d'une école d'antan.
En 1950, Gertrude Houde a enseigné à l'école numéro 7, du rang Cinq Chicot'Arthabaska. Depuis le début du siècle, les conditions de l'institutrice rurale n'ont guère changé. La maîtresse doit habiter l'école durant la semaine, du mois de septembre au mois de juin. Elle doit chauffer le poêle à deux ponts, balayer tous les jours, laver le plafond et les murs une fois par année, avoir un habillement modeste et enseigner toutes les matières à une vingtaine d'élèves de 7 ou 9 niveaux différents. L'institutrice enseignait la religion, l'histoire sainte, l'arithmétique, la géométrie, la grammaire, la diction, le bon langage, l'anglais, l'histoire du Canada, la géographie, la bienséance, la calligraphie, la gymnastique, le solfège, l'hygiène et l'agriculture!
En 1950, il n'y a pas d'eau courante dans l'école, les toilettes que Monsieur l'inspecteur appelle "latrines" mais que tout le monde nomme "bécosses" sont dehors. Un couloir non chauffé y mène; l'hiver la neige s'infiltre. Vous savez sans doute que ce n'était pas le grand confort: ça sentait fort, et le papier de toilette, c'était habituellement des feuillets découpés dans le journal «L'Action catholique» ou «L'Union des Cantons de l'Est». Certains privilégiés utilisaient du papier de soie des "patrons" pour vêtements ou des emballages d'orange de Floride.
Du plus petit au plus grand à la même école
Dans un même famille, tous vont à la même école et sont dans la même classe. Il y a les Couture, les Laroche, les Constant, les Tourigny... Sur la photo ci-bas, on retrouve la famille de Thomas Michel : les sept enfants ont fréquenté l'école no 7 d'Arthabaska entre 1915 et 1920. À eux seuls, ils occupaient une bonne partie de la classe !!!
L'école du rang no.7 n'est pas un phénomène unique
Dans «L'histoire du Québec» de Linteau, Durocher, Robert et Ricard, on apprend qu'en 1951, plus de 70% des établissements scolaires du Québec n'ont encore qu'une classe, 60% sont sans électricité et 40% sans eau ni toilettes à l'intérieur. C'est dire que l'école du rang Cinq-Chicots (école no. 7) n'est pas un phénomène unique. Toutes les institutrices ont vécu cette situation, il y a à peine 50 ans.
La réforme du système scolaire vient tout changer
La réforme du système scolaire en 1960 a transformé le monde de l'éducation. On est à la veille de la révolution tranquille. Les écoles de rang seront fermées. Naîtront les écoles centrales et les polyvalentes qui seront à leur tour contestées.
Dès 1960, les écoles de rang passent au folklore. La plupart seront transformées en habitations ou démolies. L'école du rang Cinq-Chicots fermée en 1960 a échappé au pillage et est maintenant un intéressant petit musée qui évoque cette institution qui a marqué plus d'un siècle de notre histoire en éducation. Les bancs d'école, les tableaux noirs, les cartes géographiques, les livres retracent une époque révolue.
Une école de rang se souvient
À l'occasion de la réouverture officielle de l'école de rang Cinq-Chicots, le 24 juin 1988, les organisateurs ont présenté un document intitulé "Une école de rang se souvient". On y raconte l'histoire de la Maison d'école du rang Cinq-Chicots aux jeunes de 7 à 77 ans qui désirent en connaître plus sur ce sujet. Nous vous invitons à parcourir cette histoire qui peut devenir l'occasion de bien des apprentissages.