Je vous parle d'un temps...
Les tableaux pédagogiques.
Louis Hébert, premier colon tableau par Desrosiers-Bertrand.
Dans leurs rapports annuels, les inspecteurs d’écoles signalent souvent le manque de matériel pédagogique dans les écoles : globes terrestres, mappemondes, tableaux divers, etc. Ils se plaignent aussi souvent de la qualité du mobilier scolaire; mais ça, c’est une autre histoire…
Deux séries de tableaux ont beaucoup circulé à l’époque des écoles de rang, mais sans doute uniquement dans les milieux à l’aise… : ceux de Desrosiers-Bertrand et ceux de Filteau-Villeneuve.
Champlain devant Québec, par Desrosiers-Bertrand
Tableaux Desrosiers-Bertrand :
Les tableaux Desrosiers-Bertrand portaient sur l’histoire nationale. L’abbé Adélard Desrosiers était principal de l’École normale Laval et Camille Bertrand, archiviste paléographe aux Archives nationales. Publiés vers 1920, les tableaux étaient au nombre de 36, mesuraient 18’’ x 15 ‘’ (38 cm x 49 cm) et portaient au verso des consignes pour son utilisateur; il y avait aussi une référence aux pages et thèmes du manuel d’histoire que le tableau devait illustrer. Y étaient illustrés les grands moments et les grands personnages de notre histoire nationale : l’arrivée de Cartier, la bataille de Carillon, les Patriotes à Saint-Eustache, la dispersion des Acadiens, le massacre de Lachine, etc. On suggérait même à la maîtresse – et au maître aussi sans doute – de tenir le tableau au-dessus de sa tête et d’attirer l’attention des enfants sur tel ou tel détail. 3 000 séries de ces tableaux furent mis sur le marché. Quand dans les marchés aux puces, on en voit à vendre, il faut débourser plus de 400 $ pour le lot.
Conversation anglaise par Filteau-Villeneuve
Tableaux Filteau-Villeneuve :
À la fin des années 1940, les professeurs Albert Filteau et Charles Villeneuve publient une méthode d’apprentissage de l’anglais basée sur l’image. En plus du manuel de l’élève et des guides du maître, la méthode « Conversation anglaise à l’aide de l’image » propose toutes une série de grand tableaux très colorés où « John and Mary » se retrouvent dans les situations ordinaires de la vie : dans le salon familial, à table, dans le jardin, sur la patinoire, à l’église, en vacances, etc. Ces tableaux ont servi pendant plusieurs dizaines d’années.
Les tableaux de Filteau-Villeneuve – au nombre de 24 – étaient très colorés et très grands (37’’ x 27’’ ou 95 cm x 69 cm) : dans le manuel de l’élève, on retrouvait les mêmes tableaux, tout aussi colorés.
Un tableau pédagogique de Filteau-Villeneuve
D’autres tableaux :
Certains autres tableaux étaient mis à la disposition des maîtres et des maîtresses d’école : certains servaient à enseigner le français, d’autres, des notions de biologie, ou encore la religion. Il ne faut pas se surprendre de la place qu’occupait la religion dans ces tableaux, même sur ceux qui servaient à enseigner autre chose que la religion…
''Dieu me parle'', Chicago, 1933
C’est ainsi que cela se passait à l’époque des écoles de rang.
Histoire du Canada de Desrosiers-Bertrand