L'hygiène à Montréal en 1885
D’après l’historien Michael Bliss dans Plague, A Story of Smallpox in Montreal (Harper Collins, Toronto, 1991), un essai sur l’épidémie de variole qui a sévi à Montréal en 1885.
- La population de Montréal et des villages de son pourtour est de plus de 200 000 habitants.
- Le moyen de transport le plus utilisé est le cheval : un cheval, ça fait du crottin.
- Les chevaux ne sont pas munis de sacs à crottin : on a donc recours aux ‘’pousse-crottes’’, employés municipaux dont la tâche est on ne peu plus évidente!
- Le lait de consommation qui vient en grande partie de l’extérieur de Montréal n’est ni pasteurisé ni homogénéisé et pas toujours réfrigéré.
- Les bouchers qui débitent des animaux en ville ne respectent pas tous les normes minimales d’hygiène.
- Le système de collection des déjections humaines laisse grandement à désirer : pas d’uniformité, des ‘’bécosses’’ dans les quartiers pauvres, des conduites d’égouts en bois, fosses septiques à même le sol, etc.
- Quand il fait froid il n’y a pas d’odeurs mais, par temps chaud…
- Certaines déjections humaines sont ramassées avec les ordures, d’autres s’infiltrent lentement dans le sol…
- Les égouts municipaux se déversent dans le St-Laurent.
- Le taux de mortalité annuel est de 30/1000 personne (20 ou moins ailleurs en Amérique du Nord).
- Le bureau d’hygiène publique est inefficace et sans appui politique véritable.
- La mortalité infantile chez les francophones était élevée mais risquée à chiffrer à cause de l’absence de rigueur dans la tenue des registres.
- Au printemps, les ruelles derrière les maisons de riches sont obstruées par les déchets que l’on y dépose depuis six mois.
- Au Marché Bonsecours, dans le bas de la ville, il n’y a pas de lieux d’aisance; dans les autres marchés publics non plus.
- Les 150 000 habitants de la Ville de Montréal produisent 170 tonnes de matière fécale par période de 24 heures, 215 000 tonnes par année (selon les chiffres de Michael Bliss, historien).
Était-ce bien différent ailleurs?